Vous partez et peut-être vous avez déjà eu quelques déboires parce que votre compagnon préféré est délicat au passage de sangle. Voici en co-rédaction avec Juliette Bargiarelli « BIEN EN SELLE » quelques axes de réflexion.
LA CONFORMATION DU CHEVAL
En premier lieu, il faut se poser la question de la conformation de votre cheval : certains ont un passage de sangle large et reculé, d’autres ont très peu de place avec un passage étroit collé derrière les coudes. Le choix de la forme de la sangle peut être déterminant pour éviter les blessures et donner de la stabilité à la selle, notamment sur les chevaux ronds. Il existe quantité de sangles différentes, anatomiques, demi-lune, déportées… Comment s’y retrouver? Voici quelques pistes.
Plus on a de place, plus on peut privilégier une sangle large.
Un passage de sangle avancé ? La sangle peut frotter au niveau du coude et provoquer des échauffements voire des plaies, une sangle anatomique permettra de libérer le coude.
Un passage de sangle avancé accompagné d’un léger embonpoint ? La selle risque d’avancer sur l’épaule du cheval, une sangle demi-lune ou déportée permettra à la selle de reste à sa place.
Donc avant de choisir votre sangle regardez bien votre cheval. Ou faites appel à un saddle-fitter.
QUELLE SANGLE EN RANDONNÉE : LES MATÉRIAUX
En second lieu, il y a le choix des matériaux : synthétique, cuir, cordelette, néoprène.
Le synthétique, s’il va bien sûr une heure ou deux, peut favoriser les échauffements à la longue. Mais cela va dépendre de votre cheval.
Le cuir est délicat à nettoyer surtout quand on n’est pas chez soi, et souvent il devient à la longue assez rigide donc peu confortable. Mais certains modèles fournissent un rembourrage bien douillet. Il peut convenir très bien à certains chevaux, mais impose néanmoins un entretien méticuleux au cavalier pour ne pas s’encrasser à l’excès et devenir tout raide.
Les sangles en cordelette, laine ou coton sont bien adaptées. A la fois fines en épaisseur, et se posant bien à plat, elles épousent bien le contour « de la bête ». Le top étant la sangle en laine mohair dont la réputation n’est plus à faire. Mais là encore, si certains chevaux plébiscitent le mohair, d’autres préfèrent d’autres matériaux.
Enfin il y a les sangles en néoprène, souples et ultra faciles à nettoyer. Elles font le bonheur des randonneurs et cavaliers d’endurance. Avec les sangles en corde, ce sont des valeurs sûres.
QUELLE SANGLE EN RANDONNÉE : LA CONCEPTION
La conception de la sangle est un autre élément important.
Une grosse sangle en cuir, équipée de nombreux passants pour les contre-sanglons peut générer un échauffement et des blessures surtout si le passage de sangle est étroit et que le coude vient frotter sur toutes ces épaisseurs.
Tout ce qui dépasse en épaisseur sur une sangle, surtout quand c’est à la hauteur des coudes du cheval, suppose de se méfier. En somme, plus une sangle est épaisse, plus à mon sens elle est « à risque ».
Un autre point à ne pas négliger c’est la taille.
Sur les sangles longues, de 110 à 140 cm, allant sur des selles à sanglage haut sous le quartier, c’est facile me direz vous tant qu’on arrive au moins au premier trou (et surtout pas au dernier) quand Pompon gonfle son ventre.
Par contre pour les sanglages bas, type selles de dressage, avec des sangles de 50 à 90 cm, la longueur de la sangle ou surtout son manque de longueur, est responsable de beaucoup de blessures. Il faut absolument éviter que les boucles arrivent à la hauteur du coude. D’abord, ça altère la locomotion de votre cheval en limitant l’amplitude de ses antérieurs et ça finit par blesser.
Enfin, les boucles ne doivent pas venir au contact direct du cheval. Préférez une sangle qui inclut un protège-boucles.
Et dernier point, par rapport à la selle, les boucles ne doivent pas non plus atteindre le quartier.
Donc on récapitule : la sangle monte au dessus du coude et s’arrête environ 10 cm plus bas que le quartier ? C’est parfait !
En dernier lieu, il y a les préférences de votre cheval. Regardez sa locomotion, écoutez le, certains chevaux respirent moins bien avec une sangle qui ne leur convient pas.
Testez, faites-vous prêter des sangles si vous le pouvez et vous verrez par vous-même. En randonnée, vous serez vite fixés sur l’adaptation du matériel. Ne partez jamais avec du matériel neuf non testé.
Et n’oubliez pas de préparer comme il se doit votre compagnon.
Enfin, si malgré tout vous avez des doutes lors de votre prochaine grande sortie, emportez avec vous une chambre à air et un pot de bickmorine. Je ne suis pas certaine qu’on ait trouvé mieux en dépannage. Même si ça ne règlera pas la contrariété du cavalier et du cheval.