QUAND FAIRE UNE SELLE?

Avant de se demander quand faire une selle à son cheval, il convient de se poser plusieurs questions autour de son âge, de son mode de vie, de sa croissance et des perspectives :

  • Mon cheval a-t-il fini de grandir et de se développer ?
  • Mon cheval est-il dans des activités stables et récurrentes ?
  • Va-t-il changer d’environnement, de mode de vie ou de formule de travail ?

Tous ces axes peuvent influer sur son physique et donc amener des changements. Autant en être conscient avant de choisir une selle ou de la lui faire fabriquer sur mesures.

 

Le développement physique du cheval

Les études portant sur la croissance du cheval s’accordent sur le fait que le cheval de selle atteint sa taille adulte, mesurée au garrot, vers 4 ans. Toutefois, la densification des os et la soudure des cartilages épiphysaires perdurent au-delà de 5 ans (1). Il est donc maintenant partagé que le cheval atteint sa pleine maturité osseuse vers 7 ou 8 ans.

Croissance osseuse du cheval

Outre son développement osseux, le développement musculaire se met également en place progressivement, et s’échelonne plus tard que le développement du squelette. Il va dépendre de nombreux facteurs tels que l’alimentation, le cadre de vie et le travail demandé au cheval.

Le schéma suivant produit par M. Hamon et cité dans la thèse d’Angélique Devillard (2) illustre ce décalage temporel entre croissance osseuse et masse musculaire :

Courbe d'évolution musculo-squelettique du jeune cheval

Il résulte que le cheval se métamorphose entre la naissance et 3 ans, mais continue également entre 3 ans et 5 ans, avec « l’éclatement » des scapula et le développement de sa masse musculaire.

Le cavalier et sellier Jochen Schleese considère que le jeune cheval nécessite donc au moins 3 selles pendant sa période de croissance : une vers 3 ans, une vers 5 ans, et une autre vers 7 ans (3). Sans graver dans le marbre cette observation, sachant que les débourrages se font plus ou moins tardivement, il est intéressant de garder à l’esprit que plusieurs selles ou ajustements de selle seront nécessaires, avant que le cheval ne se « stabilise » physiquement vers 7 ans.

Evolution physique du jeune cheval

Préférez plutôt avant cet âge, des selles récentes et évolutives, avec arcade interchangeable et panneaux modifiables. Ensuite, il sera alors plus facile de réaliser une selle qui puisse l’accompagner longtemps.

 

Le cadre de vie et d’activités

L’autre aspect de la question, qui n’est plus en lien avec l’âge, c’est le cadre de vie et d’activité. Comme tout sportif, suivant le travail et le rythme auquel il est soumis, le cheval va évoluer musculairement.

Qui dit « travail et rythme » dit que tout « changement » du mode de vie du cheval sera impactant. On le met au pré au lieu d’un box, on décide de le faire travailler deux fois plus, on le remet en route après un repos ou un arrêt de longue durée… Bref, si l’environnement et le rythme de travail sont changeants, toute la zone musculaire dorsale peut évoluer en conséquence. Et là encore, mieux vaut opter pour une selle ajustable tant qu’il y a des aléas, et vérifier avec un saddle-fitter s’il y a des ajustements à faire.

Une fois le cadre stabilisé et votre cheval installé dans un environnement stable et un travail régulier, là, il devient plus facile d’opter pour une selle « sur mesure ».

cheval de randonnée

Sources :

  1. http://www.equinestudies.org/ranger_2008/ranger_piece_2008_pdf1.pdf
  2. Extrait de la thèse vétérinaire « QUELS PARAMETRES DE LA CROISSANCE OSSEUSE SUIVRE CHEZ LE POULAIN ? INTERET, LIMITES ET FACTEURS DE VARIATION », Angélique DEVILLARD, https://theses.vet-alfort.fr/telecharger.php?id=370
  3.  « Suffering in Silence, The Saddle-Fit Link to Physical and Psychological Trauma in Horses. », J. Schleese,

QUELLE SANGLE EN RANDONNÉE ?

 

sangles pour randonner

Vous partez et peut-être vous avez déjà eu quelques déboires parce que votre compagnon préféré est délicat au passage de sangle. Voici en co-rédaction avec Juliette Bargiarelli «  BIEN EN SELLE »  quelques axes de réflexion.

LA CONFORMATION DU CHEVAL

En premier lieu, il faut se poser la question de la conformation de votre cheval : certains ont un passage de sangle large et reculé, d’autres ont très peu de place avec un passage étroit collé derrière les coudes. Le choix de la forme de la sangle peut être déterminant pour éviter les blessures et donner de la stabilité à la selle, notamment sur les chevaux ronds. Il existe quantité de sangles différentes, anatomiques, demi-lune, déportées… Comment s’y retrouver? Voici quelques pistes.

Plus on a de place, plus on peut privilégier une sangle large.

Un passage de sangle avancé ? La sangle peut frotter au niveau du coude et provoquer des échauffements voire des plaies, une sangle anatomique permettra de libérer le coude.

Un passage de sangle avancé accompagné d’un léger embonpoint ? La selle risque d’avancer sur l’épaule du cheval, une sangle demi-lune ou déportée permettra à la selle de reste à sa place.

Donc avant de choisir votre sangle regardez bien votre cheval. Ou faites appel à un saddle-fitter.

sangle néoprène

QUELLE SANGLE EN RANDONNÉE : LES MATÉRIAUX

En second lieu, il y a le choix des matériaux : synthétique, cuir, cordelette, néoprène.

Le synthétique, s’il va bien sûr une heure ou deux, peut favoriser les échauffements à la longue. Mais cela va dépendre de votre cheval.

Le cuir est délicat à nettoyer surtout quand on n’est pas chez soi, et souvent il devient à la longue assez rigide donc peu confortable. Mais certains modèles fournissent un rembourrage bien douillet. Il peut convenir très bien à certains chevaux, mais impose néanmoins un entretien méticuleux au cavalier pour ne pas s’encrasser à l’excès et devenir tout raide.

Les sangles en cordelette, laine ou coton sont bien adaptées. A la fois fines en épaisseur, et se posant bien à plat, elles épousent bien le contour « de la bête ». Le top étant la sangle en laine mohair dont la réputation n’est plus à faire. Mais là encore, si certains chevaux plébiscitent le mohair, d’autres préfèrent d’autres matériaux.

Enfin il y a les sangles en néoprène, souples et ultra faciles à nettoyer. Elles font le bonheur des randonneurs et cavaliers d’endurance. Avec les sangles en corde, ce sont des valeurs sûres.

QUELLE SANGLE EN RANDONNÉE : LA CONCEPTION

La conception de la sangle est un autre élément important.

Une grosse sangle en cuir, équipée de nombreux passants pour les contre-sanglons peut générer un échauffement et des blessures surtout si le passage de sangle est étroit et que le coude vient frotter sur toutes ces épaisseurs.

Tout ce qui dépasse en épaisseur sur une sangle, surtout quand c’est à la hauteur des coudes du cheval, suppose de se méfier. En somme, plus une sangle est épaisse, plus à mon sens elle est « à risque ».

Un autre point à ne pas négliger c’est la taille.

Sur les sangles longues, de 110 à 140 cm, allant sur des selles à sanglage haut sous le quartier, c’est facile me direz vous tant qu’on arrive au moins au premier trou (et surtout pas au dernier) quand Pompon gonfle son ventre.

Par contre pour les sanglages bas, type selles de dressage, avec des sangles de 50 à 90 cm, la longueur de la sangle ou surtout son manque de longueur, est responsable de beaucoup de blessures. Il faut absolument éviter que les boucles arrivent à la hauteur du coude. D’abord, ça altère la locomotion de votre cheval en limitant l’amplitude de ses antérieurs et ça finit par blesser.

Enfin, les boucles ne doivent pas venir au contact direct du cheval. Préférez une sangle qui inclut un protège-boucles.

Et dernier point, par rapport à la selle, les boucles ne doivent pas non plus atteindre le quartier.

Donc on récapitule : la sangle monte au dessus du coude et s’arrête environ 10 cm plus bas que le quartier ? C’est parfait !

En dernier lieu, il y a les préférences de votre cheval. Regardez sa locomotion, écoutez le, certains chevaux respirent moins bien avec une sangle qui ne leur convient pas.

Testez, faites-vous prêter des sangles si vous le pouvez et vous verrez par vous-même. En randonnée, vous serez vite fixés sur l’adaptation du matériel. Ne partez jamais avec du matériel neuf non testé.

Et n’oubliez pas de préparer comme il se doit votre compagnon.

Enfin, si malgré tout vous avez des doutes lors de votre prochaine grande sortie, emportez avec vous une chambre à air et un pot de bickmorine. Je ne suis pas certaine qu’on ait trouvé mieux en dépannage. Même si ça ne règlera pas la contrariété du cavalier et du cheval.

 

QUELLE CHARGE EN RANDONNÉE ?

charge en randonnée

Question cruciale et pourtant déterminante pour une randonnée réussie. Quelle charge puis-je mettre sur mon cheval ?

Il existe certainement plusieurs sources d’informations. Voici quelques pistes.

L’approche empirique

D’une part, on peut se référer à la « Bible » du cavalier randonneur, à savoir « Techniques du voyage à cheval » d’Émile Brager, édité chez Nathan. Émile a traversé des continents entiers avec chevaux et mules, montés et bâtés. On ne le présente plus. Son expérience lui a permis de déterminer qu’il ne faut pas dépasser 80 grammes de charge par cm² de contact avec le dos du cheval. On entend bien sûr par charge le poids de l’ensemble du matériel : tapis, selle, bagagerie, accessoires et cavalier. Mettez tout sur la balance tout ce qui ira sur votre cheval.

Ensuite, vous mesurez la surface de portance de votre selle : amenée à faire cet exercice il y a quelques années, j’ai utilisé une feuille A3 de papier à petits carreaux (5 mm). Plaquée sur les panneaux, je les ai détourés sur la feuille, afin de compter la surface obtenue.

Une fois le ratio calculé, s’il arrive au-delà de 80 grammes par cm², c’est qu’on dépasse une limite physiologique. On va donc immanquablement vers la surcharge et donc vers des blessures de « surpression ». Il vous reste alors plusieurs options, parmi lesquelles alléger votre chargement ou privilégier la marche à pied.

Voilà pour la première approche qui a fait ses preuves.

randonneur à pied

L’approche scientifique

La deuxième information provient d’une étude  scientifique, menée par l’Université de l’Ohio en 2008. Elle est intitulée  « Evaluation of Indicators of Weight-Carrying Ability of Light Riding Horses. Journal of Equine Veterinary Science. 28(1): 28-33. ». Cette étude réalisée sur 8 chevaux pesant de 400 à 625 Kg démontre que :

  • Les chevaux ne montrent pas de signe de stress lorsqu’ils portent une charge représentant 15 à 20% de leur poids,
  • Des signaux physiques apparaissent quand les chevaux sont chargés à 25% de leur poids et encore plus significativement avec une charge de 30% de leur poids. Leur respiration et leur pouls s’accélèrent. Leurs muscles montrent tensions et douleur après une journée complète de travail,
  • A charge égale, les chevaux ayant le rein plus large semblent mieux supporter la charge.

Cette étude arrive à la conclusion que le cheval peut supporter  une charge de 20% de son poids sans être gêné. Soit environ 100 Kg pour un cheval de 500 Kg.

Et pour l’anecdote, cela parvient à la même conclusion que le manuel de cavalerie de l’armée américaine publié en 1920.

D’autres facteurs à prendre en compte

Une fois cela dit, il rentre en compte plein d’autres éléments qui pourront influer sur la capacité de votre cheval à porter sa charge .

Côté cheval, on peut citer son âge, sa conformation, sa préparation et sa condition physique. Autant de paramètres qui font que chaque individu est unique et qu’on ne saurait dégager de généralités.

Enfin, c’est la bonne adaptation du matériel et en l’occurrence de l’ensemble selle / tapis / sangle qui sera également déterminante.

Et enfin, le cavalier joue également un rôle très important. C’est lui qui représente la charge principale. Donc, sa préparation, sa condition physique, sa tonicité et quelque part sa « bonne symétrie » influent sur le ressenti du cheval.

 

Voilà, maintenant, à vous de calculer et préparer. Vous connaissez l’adage : Qui veut voyager loin… ménage sa monture. J’y ajouterais : en se préparant bien, avec du matériel adapté, et en cherchant à voyager léger !

chevaux chargés

EQUINA

La fabrication d’une selle Equina se termine.

Mais au fait, pourquoi ce nom Equina ?

Derrière se cachent une envie et une histoire.

Une envie de « féminité » parce que le mot « Selle » est féminin et parce que celle-ci est dans le cas présent fabriquée par une femme.

Ensuite, c’est une surtout une histoire. Parce que « Quina », c’est le premier cheval de ma vie, ou plutôt la première jument, une petite hispano-arabe pleine d’énergie. Celle que j’ai eu la chance d’avoir en demi-pension à mes 14 ans, qui m’a progressivement emmenée jusqu’au galop 7, qui m’a fait sillonner avec le sourire tous les chemins d’Ille de France (ou presque !). Et enfin celle qui m’a initiée et convertie à la grande randonnée dès 1993, activité que je n’ai plus jamais cessé.

C’est celle sur le dos de qui je pouvais galoper toute seule en extérieur, rênes posées sur l’encolure, bras en croix façon Titanic (c’était pourtant bien avant le film), sans qu’elle accélère ni ralentisse d’un pouce. Et c’est celle avec qui j’ai trouvé la confiance totale à cheval et un profond sentiment de liberté, la sensation de ne faire qu’un et de pouvoir aller partout.

Alors forcément, même 30 ans plus tard, l’idée d’intégrer son nom m’est venue spontanément, comme un hommage. Equina.

Equina, je voudrais donc qu’elle soit chargée de tout ça. C’est la selle qui j’espère vous emmènera au bout du monde, comme Quina l’aurait fait. En hommage à ces chevaux extra-ordinaires que nous avons tous rencontrés. Ces chevaux qui nous offrent confiance et liberté.

TAPIS DE SELLE DE RANDONNÉE, QUELS CHOIX ?

Dans un monde équestre où l’offre de tapis de selles déborde de modèles, de couleurs et de matériaux, on ne sait plus vers quoi se tourner. Et quand il est question de randonner, la question se pose tout autant.

Un bon tapis de randonnée, c’est quoi ?

  • Un tapis suffisamment grand pour protéger le dos du cheval, avec la selle et toute la bagagerie,
  • Un matériau qui ne provoque pas d’échauffement ou d’irritations, naturel idéalement (coton, bambou, laine),
  • Un matériau suffisamment épais pour prévenir des frottements, mais pas trop épais non plus sans quoi il nous éloigne du cheval, favorise la selle qui tourne sur les « rondouillards », ou comprime le garrot sous la selle,
  • Une épaisseur et une densité choisies également en fonction du type de selle et de l’existence de panneaux rembourrés,
  • Une coupe qui respecte la ligne de dos du cheval,
  • Des points d’attache pour les fixer à la selle et éviter qu’ils glissent et que vous vous arrêtiez cinq fois dans la journée pour re seller… (oui cela va parler à certains !)

Tapis de randonnée couverture armée et vetbed

Les tapis chabraques

En terme de coupe, on trouve des tapis chabraques dans différents matériaux, d’une coupe bien adaptée aux selles anglaises. En randonnée, il faut se tourner vers des modèles spécifiques plus grands et plus denses.

Les tapis à poche sont très bien pour une promenade et pour y glisser quelques accessoires ultra-légers. Mais ce ne sont pas à proprement parler des tapis de randonnée car étant posés à même la colonne vertébrale de votre cheval, tout poids glissé dans les poches du tapis risque de favoriser un poids excessif, des frottements ou gonfles sur les têtes de vertèbres (processus épineux) ou sur les ligaments supra-épineux qui longent la colonne.

Donc le tapis à poche pour un K-Way, oui, mais pour y mettre gourde ou accessoires lourds, c’est à proscrire.

Les padds Western

Existant en différentes épaisseurs et densités, ils sont conçus et adaptés aux selles Western et selles sans matelassures type Mac Lellan. Assez longs pour couvrir tout le dos et protéger de la bagagerie, ils s’arrêtent assez haut sur les flancs. Avec les selles anglaises ayant des panneaux bien rembourrés, leur épaisseur ne se justifie pas. De plus, les quartiers de selle anglaise ainsi que les bas des sacoches viennent déborder sous le tapis. Ils manquent de protection sur les flancs du cheval.

Les tapis de bât

Il se fait aussi de grands tapis de bât et tapis en feutre, là aussi dans différentes épaisseurs et densités. Ils offrent une bonne protection, avec des dimensions plus larges et mieux adaptées à la bagagerie. Le feutre est un matériau intéressant pour limiter les points de pression.

Attention cependant à la coupe et au dégagement du garrot car la plupart sont très « plats » sur la ligne de dos.

Les couvertures de l’armée et VetBed

Amis de longue date des cavaliers randonneurs, ils offrent à la fois souplesse et amorti. Il convient de leur adapter un système de fixation à la selle, éventuellement ajuster leur coupe aux chevaux ayant du garrot, et surveiller les faux plis. Leur dimension longue et haute offre une excellente protection du dos et de l’ensemble des bagages.

Seul bémol sur les chevaux ronds, le VetBed fait plus facilement tourner la selle. Et certains chevaux ne sont pas adeptes des matériaux synthétiques. La moindre friction peut générer des échauffements, poils cassés ou gonfles. Chaque cheval étant différent, c’est au cas par cas.

Et nous ?

La Sellerie Dollé vous propose de son côté un modèle de tapis de randonnée en feutre 100 % laine naturelle origine France, avec une coupe qui convient bien à tous les garrots, doté de renforts au passage de sangle, fixation sur les contre-sanglons. Dimension à plat 75 cm de long x 130 cm d’un côté à l’autre. Épaisseur de 8 mm, un juste compromis entre protection et

Tapis de selle de randonnée en feutre

Maintenant, à vous de choisir !

LES ETRIVIERES

Etrivières
Étrivières dressage à boucle Conway

Avez-vous pensé récemment à vérifier vos étrivières ? Allez, un petit geste de confort et de sécurité pour bien attaquer la rentrée.

Les étrivières, ce sont un élément clé de votre sécurité à cheval mais aussi le premier garant de votre symétrie à cheval. Tout le monde sait que les étrivières se détendent du côté du montoir. Mais elles peuvent aussi se détendre en fonction d’une selle qui tourne toujours d’un côté ou d’un cavalier dissymétrique qui prend appui différemment des deux côtés.

Le constat

J’entends déjà ceux qui disent : « Moi, je n’ai pas besoin de les vérifier, car j’ai pris des étrivières en nylon » ou  « Elles sont récentes ». Soit. Mais dans les faits, je rencontre tellement d’étrivières dissymétriques que c’est pour moi une vérification indispensable. Même récentes, même de grande marque, même une fois avec une âme nylon, il y a eu dissymétrie entre celle de droite et celle de gauche. De quoi surprendre tout le monde.

Alors, pensez à les vérifier plusieurs fois par an, avant d’arriver à 1 cm d’écart entre les deux, ce qui vous obligerait à les remplacer.

Les vérifications à effectuer sur vos étrivières

D’autre part, pensez à vérifier deux autres parties clés : la couture de la boucle et les trous.

La couture de la boucle doit être en bon état. Si le fil est complètement usé, élimé et absent par endroits, refaites une couture propre ou confiez vos étrivières à un sellier qui le fera.

Enfin, portez un œil critique sur l’état du cuir au niveau des trous les plus utilisés : toute fissure du cuir tant côté fleur (extérieur) que côté croute (intérieur) doit vous alerter et vous amener à les remplacer.

Si besoin, vous trouverez  ici des étrivières en cuir chrome pré-étiré, doublées ou avec un montage à boucle conway pour ceux qui préfèrent une simple épaisseur. A vos mesures bien sûr !

LES BOUCLES EN QUESTION

Vous est-il déjà arrivé de retrouver de la corrosion sur vos boucles de sellerie, le plaquage qui s’en va, ou même de casser une boucle ? C’est toujours désagréable et contrariant. Mieux vaut être informé avant d’acheter. Quel alliage choisissez vous ?

On rencontre en sellerie principalement quatre catégories de boucles.

Boucles de sellerie
Différentes boucles de sellerie

Les boucles en ACIER :

Elles sont très solides, mais très sensibles à la corrosion. Le plaquage de nickel ne tient qu’un temps, il finit inexorablement par se fissurer et se décoller, laissant place à la rouille. Côté prix, ce sont les boucles les moins chères présentes souvent sur les articles d’entrée de gamme. Si vous avez un doute, prenez avec vous un aimant et vérifiez : s’il accroche, c’est que la boucle est en acier.

Les boucles en BRONZE :

Alliage de Cuivre et d’autres métaux dans différentes proportions, il est léger, indéformable mais peut être sensible à la corrosion suivant sa composition. Au départ il peut être plaqué en version dorée ou nickelée. Mais comme avec l’acier, ce plaquage ne résiste qu’un temps. Au vieillissement, il se patine et prend une teinte brunâtre, comme le dé en haut à gauche sur la photo.

Les boucles en LAITON :

Elles sont en alliage de couleur jaune (boucle lyre en haut à droite sur la photo), de Cuivre et de Zinc. C’est un alliage assez mou. Vous avez peut-être observé des déformations sur les dés, mousquetons ou autres pièces très sollicitées. Pas de corrosion au sens rouille mais le laiton s’oxyde de « vert-de-gris » laissant ce fameux dépôt verdâtre sur les cuirs.

Les boucles en INOX :

L’acier inoxydable offre à la fois les qualités de dureté et de résistance de l’acier tout en nous protégeant de la corrosion et de l’oxydation. C’est donc LE matériau de choix pour un maximum de sécurité et de durabilité. Pour le reconnaître, soupesez-le, il est plus lourd et plus brillant vers un ton blanc que les autres (voir la boucle à rouleau en bas à droite dans la photo). Il tend à se généraliser dans la plupart des articles de sellerie et a gagné depuis longtemps la préférence des artisans. Le seul inconvénient est son prix largement plus élevé. Mais on n’a rien sans rien.

A vous maintenant de regarder avec un œil averti vos boucles. Lorsque vous comparez des articles avant achat, renseignez vous sur la nature des boucles. Si aucune ne peut être garantie incassable, l’inox reste une valeur sûre.

Envie d’en savoir plus ? Allez fureter sur le dernier grand fabricant français spécialisé en boucles de sellerie : la célèbre Maison POURSIN.

 

UN CAMAIEU DE COULEURS DE CUIRS

Pour réaliser une selle Dollé, il y a aujourd’hui tout un camaïeu de couleurs de cuirs.

Tout d’abord, il y a une palette de trois couleurs de cuirs souples pour habiller votre siège et vos avancées, du plus clair au plus foncé : gold, cappuccino et noir. Les nuances sont présentes d’une peau à l’autre. Les produits d’entretien et le temps viennent ensuite les patiner.

couleurs sièges

Ensuite, pour les quartiers, vous avez au choix cinq couleurs de cuirs de sellerie : london (le ton le plus clair qui se patine si bien avec le temps – absent des photos), gold, brun-roux, chêne et noir. Il peut même s’en faire d’autres ; la tannerie limousine qui nous fournit offre un nuancier de plusieurs dizaines de variations de marron.

Pour le plaisir des yeux, en jeux d’ombres et lumières, voici ici une petite présentation de tout ce camaïeu de couleurs chaudes, mélanges de cuir français d’exception, en version selle unicolore ou selle bicolore. Ensuite, les questions de couleurs sont avant tout une affaire de goût et là, c’est à vous de choisir et de composer.

Alors, laquelle préférez-vous ?

 

En savoir plus sur ces cuirs ?

Tannerie Gal

Tannerie Carriat

QUELS CUIRS POUR LA SELLERIE ?

Cuir sellerie

QUELS CUIRS POUR LA SELLERIE ?

Comment s’y retrouver lorsqu’on achète des articles de sellerie en cuir ? Que disent les étiquettes ? Voici quelques informations qui pourront vous guider pour vous y retrouver dans les cuirs.

Vachette, Buffle, quel cuir choisir ?

Les artisans et grandes marques françaises fabriquent aujourd’hui leurs selles avec des cuirs de vache et de veau.

La vache (que l’on trouve en boutique sous la dénomination « vachette ») donne un cuir allant jusqu’à 5 mm d’épaisseur, rigide, qui sert en briderie ainsi que pour les quartiers et faux quartiers de selle.

Le veau ou taurillon, âgé d’un à deux ans, donne un cuir plus fin et souple. Il sert à réaliser les sièges, les panneaux et les avancées de quartier.

Et le buffle alors ? C’est une alternative moins couteuse que la vache. Il est très répandu en Asie, donc si votre article provient d’Inde ou des alentours, il y a fort à parier que c’est du buffle. C’est un cuir plus raide, souvent plus sec et davantage marqué de rides : les plis naturels dans la peau sont plus profonds et plus visibles.

Si vous privilégiez la qualité, préférez donc le cuir de vache ou vachette. Ils vous conféreront un cuir plus souple avec une meilleure tenue dans la durée.

De plus, quel que soit le cuir, plus il est dense, plus il est solide. Prenez le entre pouce et index, cherchez cette densité. Regardez la croute (l’envers) et l’aspect des fibres. Plus elle est serrée et dense, meilleur est votre cuir.

Et les couleurs de cuirs de sellerie ?

Il est possible de trouver des cuirs de sellerie de qualité dans toutes les couleurs. Ceci étant, la couleur vient souvent cacher la fleur du cuir de buffle ou vache. Plus le cuir est recouvert de couleur et plus la couleur est foncée, plus elle peut « masquer » les défauts. Autrement dit, s’il existe des cuirs foncés de très bonne qualité, les cuirs clairs, eux, tolèrent beaucoup moins d’imperfections.

Et la fleur des cuirs de sellerie ?

Vous avez peut-être vu sur certains produits l’appellation « Pleine fleur ». La fleur est la partie supérieure qui correspond à l’épiderme. C’est cette partie qui assure la solidité et la résistance du cuir. Mais c’est aussi cette partie qui peut comporter des défauts : anciennes traces de parasites ou de maladies de peau comme la gale, anciennes cicatrices par exemple. L’appellation « pleine fleur » désigne un cuir dont la fleur a été intégralement conservée. Par ailleurs, pour des cuirs présentant des défauts, il est possible de poncer ou décaper la fleur. En apparence, le cuir sera parfaitement lisse, mais en termes de propriétés, il sera moins résistant qu’un cuir « pleine fleur ».

Au final, la qualité du cuir de sellerie rimerait plutôt avec les appellations « vachette », « pleine fleur », d’une belle densité, et plutôt d’une couleur claire. Ensuite, tout dépend aussi de la peau de départ et du tannage, et là, c’est un autre sujet.

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